Le manichéisme

L'auteur, dont on connaît les travaux sur les mouvements gnostiques des premiers siècles de notre ère, a pu tirer largement profit du Codex manichéen de Cologne encore incomplétement publié et traduit. Les éléments autobiographiques de ce document précisent et modifient pour une large part ce qu'on croyait savoir des origines et de la première formation de Mani, dans un milieu judéo-chrétien baptiste (al-mughtasila, disent les informateurs arabes) ; plus précisément une secte elchasaite avec laquelle il aurait rompu en récusant le légalisme baptiste et en déclarant avoir reçu par un ange mission qui faisait de lui le sceau des prophètes. Nourri d'apocryphes juifs et chrétiens, Mani rédigea lui-même neuf écrits que nous ne connaissons malheureusement que par fragments ou documentation indirecte. Il y faut joindre une patrologie manichéenne partiellement recouvrée.
C'est à partir de l'ensemble de cette documentation que M. Tardieu brosse un tableau sommaire mais précis tant de l'organisation de la communauté manichéenne que du panthéon qu'elle s'est donné.
I. H. DALMAIS , 3