Chronique dite Saintongeaise
André de Mandach
On parle souvent de messages en code dans les domaines de la diplomatie, de
l'espionnage, de l'alphabet linéaire mycénien et dans d'autres encore, mais
rarement de littérature en code. Or elle existe, et la Chronique dite Sainton-
geaise que nous présentons ici en est un exemple hors pair.
De prime abord se pose le problème de la langue. Jusqu'à ce jour, on a pensé
qu'un Saintongeais avait utilisé un parler saintongeais du X H I e siècle, qui
appartient à la langue d'oïl du Sud-Ouest appelée <poitevin>. En réalité, il
n'en est rien: le texte original perdu était écrit dans une langue inconnue
que personne ne soupçonne -point du tout en <poitevin> -et personne n'a
su faire sauter le <code> de cette langue originale. A deux reprises, ce texte a
été adapté ou traduit en <poitevin>, et ce sont ces deux traductions de base
qui furent adaptées ou combinées à leur tour pour former les trois manuscrits
conservés, occitanisés, francisés, ou encore poiteviniséspuis occitanisésen
partie. Chaque texte-rejeton conservé dépend donc de sa propre chaîne de
transmission complexe, dont la connaissance nous permet de comprendre les
éléments bigarrés de sa phonétique et de sa morphologie.1Sans cette con-
naissance,cesélémentssontindéchiffrablescommeuntexteen uncode
inconnu.
l'espionnage, de l'alphabet linéaire mycénien et dans d'autres encore, mais
rarement de littérature en code. Or elle existe, et la Chronique dite Sainton-
geaise que nous présentons ici en est un exemple hors pair.
De prime abord se pose le problème de la langue. Jusqu'à ce jour, on a pensé
qu'un Saintongeais avait utilisé un parler saintongeais du X H I e siècle, qui
appartient à la langue d'oïl du Sud-Ouest appelée <poitevin>. En réalité, il
n'en est rien: le texte original perdu était écrit dans une langue inconnue
que personne ne soupçonne -point du tout en <poitevin> -et personne n'a
su faire sauter le <code> de cette langue originale. A deux reprises, ce texte a
été adapté ou traduit en <poitevin>, et ce sont ces deux traductions de base
qui furent adaptées ou combinées à leur tour pour former les trois manuscrits
conservés, occitanisés, francisés, ou encore poiteviniséspuis occitanisésen
partie. Chaque texte-rejeton conservé dépend donc de sa propre chaîne de
transmission complexe, dont la connaissance nous permet de comprendre les
éléments bigarrés de sa phonétique et de sa morphologie.1Sans cette con-
naissance,cesélémentssontindéchiffrablescommeuntexteen uncode
inconnu.
年:
2015
出版社:
Walter de Gruyter GmbH & Co KG
语言:
french
页:
368
ISBN 10:
3484520221
ISBN 13:
9783484520226
系列:
Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie, 120
文件:
PDF, 18.10 MB
IPFS:
,
french, 2015